10e Prix Asie de la Critique ACBD pour Chiisakobé de Minetarô Mochizuki
L’ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée) a décerné, dans le cadre de Japan Expo, son Prix Asie de la Critique 2016 à Chiisakobé de Minetarô Mochizuki (éditions Le Lézard noir).
Loin de l’intrigue post-apocalyptique ou des pirates modernes de Maiwai, Minetarô Michizuki développe un récit à la fois social et sentimental.
Après le décès accidentel de ses parents dans l’incendie qui ravagea l’entreprise familiale, un jeune maître-charpentier, Shigeji, décide de reprendre l’affaire envers et contre tout. Il recevra le soutien discret et efficace de Ritsu, amie d’enfance embauchée comme gouvernante, venue avec cinq orphelins tumultueux.
Le roman originel de Shûgorô Yamamoto dont est issu ce manga se passait à l’époque Edo (1600-1868). Mochizuki a préféré le transposer dans le Japon actuel. Il en conserve une sorte de grâce épurée et une volonté zen, incarnée ici par son héros, Shigeji, au look singulier, le visage à moitié masqué par de longs cheveux et une grande barbe noire. Avec une détermination calme et un minimum d’effets, il parviendra à franchir, avec humanité, tous les obstacles…
Quatre autres titres étaient en lice pour ce prix 2016, dans des styles très différents. Anguilles démoniaques de Yusuke Ochiai et Yû Takada (Komikku) est un roman noir très prenant, plongée dans l’horreur avec un agent d’une étrange société de recouvrement. Le Club des divorcés de Kazuo Kamimura (Kana) est un récit sur le quotidien difficile d’une patronne divorcée de bar à hôtesses dans le Tokoyo des années 70. Les Enfants de la baleine d’Abi Umeda (Glénat) est une saga de SF écolo avec un gigantesque vaisseau voguant sur une mer de sable. Enfin, Unlucky Young Men de Kamui Fujiwara et Eiji Ôtsuka (Ki-oon) est une chronique autour de l’agitation sociale et du mouvement étudiant japonais de la fin des années 60.
Chiisakobé succède à Poison City de Tetsuya Tsutsui (Ki-oon), qui avait reçu le prix l’an passé.






