Fire Punch, tome 2, Tatsuki Fujimoto. Editions Kazé, 192 pages, 7,99 euros.
Titre phare du catalogue seinen des Editions Kazé, Fire Punch est de retour dans un deuxième tome aussi noir et captivant que le premier.
Mû par une inextinguible soif de vengeance, Agni continue de brûler sans que rien ne puisse l’éteindre. Capturé par les soldats de Behemdolg, le jeune homme ou plutôt ce qu’il en reste est acheminé en train jusqu’à la mer. Ses bourreaux ont prévu d’y expédier sa tête, seul moyen pour se débarrasser définitivement de lui. Un scénario catastrophe pour Agni qui voit là s’éloigner son espoir de retrouver Doma le meurtrier de sa sœur. Mais voila que surgit Togata, une élue ultra puissante ayant une incroyable capacité de régénération. Beaucoup moins jeune qu’elle n’y paraît, Togata propose un étrange marché à Agni : l’aider à éliminer Doma en échange qu’il lui permette de filmer son parcours. Agni finit par accepter cette proposition et ce rôle de “héros”.
Dans le même temps, Sun, compagnon d’infortune d’Agni, est toujours retenu prisonnier dans la cité de Behemdolg où il découvre comment la ville parvient à résister au froid qui a quasiment anéanti toute l’espèce humaine il y a déjà plusieurs centaines d’années. Des secrets payés au prix fort car comme d’autres élus, il est désormais réduit en esclavage, à l’état de combustible humain. Mais le temps de la vengeance (et de l’embrasement) approche au rythme des pas d’Agni…
Ceux et celles qui ont apprécié la lecture du premier tome ne devraient pas être déçus par ce nouveau volume. Suspense, révélations, dialogues savoureux et parfois décalés, combats sanglants et sans pitié, paysages froids et immaculés…, on retrouve les ingrédients qui font de Fire punch une oeuvre singulière dans le flot des mangas post-apocalyptiques. Avec un deuxième volume centré sur l’apparition d’un nouveau personnage, Togata, qui apporte, indéniablement, un souffle nouveau au scénario. C’est d’ailleurs son visage, juvénile et androgyne, qui orne la couverture de la bande dessinée.
Comme le “Major” de The Ghost in the shell, Togata est une impitoyable et froide tueuse, maniant aussi bien le caméscope que le couteau ou l’arme à feu. Elle élimine avec style tout en pratiquant l’humour noir. A travers elle, le mangaka Tatsuki Fujimoto transmet au lecteur son amour pour le cinéma. Ce tome est d’ailleurs truffé de références cinématographiques (X-Men, Spiderman, Matrix, etc.) comme cette scène où Togata reprend une réplique culte du film South Park (“Shoote dans le bébé !“) en envoyant voler la tête d’une ennemie à coup de pied. Avec elle, le récit avance et le voile se lève un peu plus sur les origines du désert blanc qui a envahi la terre.
Côté graphique, les dessins sont toujours à la hauteur du scénario avec des planches en noir et blanc à l’effet brouillon. Les expressions des visages sont soignées et on ne ressort pas vraiment indemnes des épreuves traversées par Agni et Sun qui luttent, chacun a leur manière, pour rester en vie. Les décors ne laissent pas de glace non plus.
Par Bakhti Zouad







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