Nains, tome 4: Oösram des errants, Nicolas Jarry (scénariste), Jean-Paul Bordier (dessin). Editions Soleil, 56 pages, 14,95 euros.
Les terres d’Arran commencent à être largement labourées par Jean-Luc Istin et sa troupe. Débutée avec les elfes (une quinzaine d’albums désormais parus), la saga s’est désormais ouverte aux nains. Rondement menée également, cette déclinaison en est déjà à son quatrième album, qui fait cette fois place aux “errants”.
Oösram, le héros de cette aventure, était jadis un grand général, mais ayant trahi son roi en lui cachant un trésor elfe, il a été expulsé de la forterresse de Goll-Garsëm, contraint de se convertir en fermier pour préserver sa famille. Il pense avoir tourné le dos à sa vie passée, mais quelques incartades – comme la vente, interdite pour lui, d’un anneau d’or ou la colère face au mépris de savants à l’égard de la maladie de son fils – vont faire renaître le guerrier. Replié dans les hauts plateaux de l’est, il va tenter de bâtir une armée, même si la lutte est bien disproportionnée…
Même concept pour les nains que pour les elfes: un scénariste, cinq dessinateurs et un one shot (dans un premier temps du moins) dédié à chacun des “ordres” nains. Ce dernier album se singularise un peu, puisqu’il s’agit d’évoquer justement les “sans ordres”: répudiés et déclassés. Le récit, héroïque et tragique se tient bien. Et son héros, Oösram, possède la grandeur mythologique nécessaire. Mais à la quête personnelle – ou au chemin de croix, plutôt, ici – s’ajoute une dimension plus collective d’éveil à la liberté des basses classes.
Plus près quand même de l’ambiance du Seigneur des Anneaux que du Manifeste du Parti communiste, cet album se lit en tout cas avec plaisir, avec un récit dense et un travail minutieux de Jean-Paul Bordier, dans un style héroïc-fantasy assez classique, pour multiplier le nombre de cases par planches afin de développer au plus près l’histoire.
De quoi en tout cas avoir envie de se replonger dans ces aventures en terres d’Arran que l’on avait, avouons-le, un peu perdues de vue.






