La survie de l’espèce, Paul Jorion, Grégory Maklès, éditions Futuropolis & Arte Editions, 126 pages, 18 euros.
L’économie n’est pas toujours gaie. Surtout en ce moment. Avec Paul Jorion et Grégory Maklès, elle se montre en revanche férocement drôle à suivre, dans ce petit bouquin co-édité par Futuropolis et Arte.
Dans des courts chapitres, le sociologue (qui fut l’un de ceux qui prédit la crise un an avant la chute de Lehman Brothers) et le dessinateur de Ruppert expliquent, de façon certes caricaturale mais non sans pertinence, la loi de la compétitivité, l’invention du travail, la répartition inégalitaire du surplus de production, le partage des richesses, le fonctionnement de la bourse et ses bulles spéculatives, ou l’idéologie ultralibérale.
Pour l’anecdote, on notera aussi la présence, le temps de deux chapitres du journaliste amiénois François Ruffin, assez reconnaissable en trublion d’une assemblée générale des actionnaires de “Casine”, présidée par l’ex-PDG de “Mouline” (dans lequel on reconnaît bien, l’ancien PDG de Casino, Jean-Charles Naouri en procès avec Fakir, le journal de François Ruffin).
Une leçon d’économie ludique, pleine d’ironie et de cynisme, appliquée et expliquée à l’aide d’une mise en scène très expressive de Grégory Maklès, concrétisant fort bien les notions les plus ardues à l’aide de salariés en bonhommes légo, de capitalistes en chapeau haut de forme, de traders masqués derrière le masque du tueur de Vendredi 13 et de top managers habillés en généraux US (quand ils ne sont pas les jockeys des chevaux-prolétaires). L’horreur économique contemporaine disséquée en 126 pages. Avec, en guise de conclusion, une dernière petite histoire – non dessinée celle-ci, d’un nuit d’orage en mer du nord entre Calais et Douvres et des raisons d’espérer d’une jeunesse qui se prendrait en main…







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