Noé, tome 2: Tout ce qui rampe, Darren Aronofsky, Ari Handel, Niko Henrichon, éditions Le Lombard, 72 pages, 14,99 euros.
On en reste à notre séquence biblique. Après l’exode hors de l’Egypte, le déluge. Dans un style très loin des images pieuses. Pour Noë et sa famille, l’heure du jugement (pluvieux) approche. L’arche gigantesque de se construit afin d’accueillir, comme le veut le dessein divin, deux représentants de chaque espèce. Mais en attendant le déluge, c’est une autre tempête qui menace l’opération : celle créée par la colère des tribus humaines qui n’apprécient que modérément d’être exclues du sauvetage, sans compter les pulsions de Cham, l’un des fils de Noë…
Le choc du premier tome passé – avec une vision de cet épisode mythique de la Genèse plus proche de Conan le barbare que des images pieuses – le récit de Darren Aronofsky s’installe bien dans ce deuxième album (d’une série annoncée en quatre tomes). Dans cet épisode de transition, entre la construction de l’arche et le grand départ, il instille donc des mini-histoires parallèles : les menaces barbares, la passion de l’amour de Cham pour la jeune Na. En parallèle, Niko Henrichon, très à l’aise avec les animaux, comme il l’avait montré dans le beau Les Seigneurs de Bagdad, dessine ici avec talent la faune grouillante qui va prendre place dans l’arche.
Alternant les planches épiques – dont le final, guerrier à souhait et digne des meilleures sagas d’héroïc-fantasy – et les moments plus intimistes, voire élégiaque, ce nouvel album tient le rythme de cette saga, qui redonne une dimension clairement mythologique aux débuts de la Bible.
- A noter que Darren Aronofsky a débuté le tournage du film, tiré de ce scénario de Noë. Il devrait avoir au casting Russel Crowe, Anthony Hopkins et Emma Watson. Sa sortie est prévue au printemps 2014, soit à peu près au moment où paraîtra le quatrième et dernier album de la bande dessinée






