Le printemps humain, tome 2 : Résistants, Hugues Micol. Editions Casterman, 64 pages, 18 euros.
Suite et fin de ce diptyque atypique d’Hugues Micol et sa transposition de la Résistance dans un futur de SF.
Le premier soulèvement militaire des humains contre les Orts a tragiquement échoué. La domination de ces aliens sur la Terre – et en tout cas sur Paris où se déroule l’action – est plus forte que jamais. La plupart des révoltés ont été tués, les autres déportés sur la planète bagne de Frongoh. La “pacification” effectuée, les occupants tentent de normaliser la situation, permettent le retour des bagnards de Frongoh et organisent des élections, auxquelles participent Jak, le frère rallié à la cause des envahisseurs, de Téaomas le leader des résistants. Ces derniers n’ont cependant pas abandonné la lutte. Ils ont juste changé de stratégie, privilégiant désormais les actions de guerilla, les assassinats ciblés et les attentats. La répression va être d’autant plus forte…
Décors, ambiance et style avaient été bien posés dans le premier tome. L’histoire se déroule donc ici sur le même ton et avec les mêmes nuances autour des “Résistants”. Si leur cause apparaît juste, leurs méthodes et leur engagement sont parfois d’une implacable dureté et d’une grande froideur. Côté répression alien, les allusions répétées à la “kasba” (ce ghetto de la rive droite où sont rassemblés les humains à Paris) renvoient aussi, au-delà de la Seconde Guerre mondiale, à la Guerre d’Algérie et à la fameuse “bataille d’Alger”. Graphisme et mise en couleurs, avec ce gauffrier classique et des couleurs franches mais comme délavées, ont toujours un petit côté rétro.
Dans ce cadre plutôt froid et très sérieux, la petite touche d’ironie final (qui permettra de comprendre l’étrange nom du groupe résistant, Moz) apparaît d’autant plus bienvenue.






