Protomaakies, Tony Millionnaire, éditions Rackam, 264 pages, 30 euros. Parution le 21 novembre 2013.
Les Maakies accostent dans l’Hexagone. Avec la parution en français de Protomaakies, les éditions Rackham entament en effet la publication intégrale d’un des grands classiques du comic strip américain.
Trash, drôle et élégant (il suffit de voir la couv’ ci-dessus), les maakies seraient nés, selon la légende rapportée par l’éditeur, en 1994 sur le comptoir d’un bar de Brooklyn, sous la plume de Scott Richardson, un illustrateur bostonien. A partir de ce premier dessin de Drinky Crow, un oiseau alcoolique, qui deviendra son personnage fétiche, il enchaîne les strips, qu’il publie dans divers fanzines sous la signature Tony Millionnaire. Parallèlement, il crée BD et ouvrages pour la jeunesse centrés sur le personnage d’Oncle Gabby le Sock Monkey. Rackham a déjà publié en français Sock Monkey (2003), Oncle Gabby (2007, sélection officielle Angoulême 2008) et Sock Monkey, nouvelles aventures d’un singe de chiffon (2012).
Délires souvent alcoolisés ou/et sanguinolents, les strips des Protomaaakies mettent donc en scène Oncle Gaby et Drinky Crow dans de multiples gags absurdes, mêlant scatologie et réflexions existentialistes.

En contrepoint, une petite frise, en pied du strip, déroule un second gag, du même tonneau mais sous une forme plus minimaliste encore. Un humour bête et méchant distillé à travers un dessin qui, en contraste, est tout en délicatesse, soigné et dans un style, en noir et blanc, rappelant les premières bandes dessinées à la Windsor Mc Cay du début du XXe siècle.
Protomaakies version française (qui reprend la pagination et le format à l’italienne initial) rassemble les strips de Maakies réalisés de 1994 à 1999. Rackham annonce sa volonté publier l’intégralité des Maakies au rythme d’un volume tous les six mois. Et d’ici là, jusqu’à parution de l’album, Rackam diffuse (gratuitement et ici), un strip par jour. Une bonne manière de devenir addict.







Voir les commentaires