Qui ne dit mot, Stéphane de Groodt (scénario), Grégory Panaccione (dessin). Editions Delcourt, 146 pages, 17,95 euros.
Après deux gros albums sans paroles (dont l’excellent un Océan d’amour), Gregory Panaccionne prête son trait à un récit très volubile et jouant justement sur le langage, de l’acteur et chroniqueur belge Stéphane de Groodt.
Suite à une soirée de première rencontre, forcément stressante et chargée de malentendus, chez les parents de son ami, John se retrouve embarqué dans une folle journée. En retard pour un rendez-vous professionnel, tout semble se lier contre lui: changement d’heure, voisin en plein déménagement, taxi à l’humour lourdingue, ascenseur en panne, etc. Mais, plus la journée avance et plus John paraît basculer dans une autre dimension. Et si tous ces obstacles étaient les signes d’une autre grande décision à prendre…
Les quiproquos verbaux forment la trame de cet album, glissant, dans sa seconde partie, dans un univers plus absurde, avant qu’un épilogue ne fasse bifurquer le récit pour lui (re)donner tout son sens. Grégory Panaccione se plaît à jouer encore du découpage lors de quelques séquences muettes et virtuoses, mais les paroles sont cette fois au premier plan pour faire bouger le récit. Et si certains jeux de mots sont amusants, le principe en devient un trop systématique pour emporter totalement l’adhésion. Pour sa première incursion dans le monde de la bande dessinée, celui que l’on connaît surtout comme l’auteur de Voyages et Retour en Absurdie et comme chroniqueur au Grand journal de Canal+ ou avec Stéphane Bern sur RTL livre une sorte d’exercice de style. Astucieux, mais un peu vide.
Et, pour le coup, démonstration est faite que parfois, qui ne dit mot fait passer plus d’émotions que celui qui abuse des bons mots.






