Les Seignors, tome 2: objectif l’urne, Richez et Sti (scénario), Juan (dessinateur). Editions Bamboo, 48 pages, 10,95 euros.
Bamboo s’est fait une spécialité de décliner un humour “thématique” tous azimuts, des pompiers aux profs ou des cyclistes aux rugbymen en passant par la mythologie grecque ou les dinosaures (au public de lecteurs certes moins évident au prime abord dans ces deux derniers cas…). Et voilà donc encore un nouveau domaine à défricher. Pas évident, puisqu’il s’agit du 3e âge. Et plus particulièrement des tribulations d’une bande de pensionnaires de la maison de retraite autogérée Hosannah qu’ils ont fondé ensemble. On y trouve donc Miche, un ancien cheminot espiègle, Silver, l’ancien militaire toujours très “jugulaire, jugulaire”, Luigi le vieil aristo et Jojo le tailleur à la flamboyante perruque blonde très années 80.
Cette fois, pour ce deuxième tome, l’engagement à respecter le dernier voeu de René (voir ses cendres dispersées à Lourdes) va servir de fil rouge, entre divers autres gags.
On avait loupé la pendaison de crémaillère de la pension Hosannah, mais on est vite affranchis des us et coutumes de la maison et la personnalité des pensionnaires s’impose également rapidement.
Sur un sujet sensible – et ne suscitant pas spontanément l’hilarité, chacun ayant visité un Ehpad pouvant s’en souvenir – Hervé Richez et Sti brodent des gags très classiques, bonnes blagues de potaches. Mais d’autres ne manquent pas de férocité ou distillant une certaine tristesse. Mais porté par le dessin très “franco-belge” de Juan, ces petites histoires sont plutôt plaisantes à suivre. L’humour étant bien ici, selon la belle formule du cinéaste Chris Marker, “une politesse du désespoir“.






