Simak, tome 2: jeux mortels, Jerry Frissen (scénario), Jean-Michel Ponzio (dessin). Editions Humanoïdes associés, 56 pages, 14,40 euros (coffret associant les deux tomes, 28,99 euros).
Phoenix, le policier amnésique d’Hesperia parti retrouver sur la sulfureuse planète Solar Corona les responsables du meurtre de son coéquipier, a désormais pris conscience de sa réalité. Il est bien un simak, créature génétiquement modifiée, capable de prendre toutes les formes et de se transformer en objet de plaisir ultime comme d’arme fatale.
Il va progressivement apprendre qu’il n’est pas un simak comme un autre. Au départ prostitué de luxe, un dysfonctionnement en fit le tueur involontaire d’un notable, douze ans plus tôt. Promis à une prompte et définitive destruction, sur ordre du président de la paraguilde, l’influent Tooxow Vinokur, Phoenix avait survécu car le professeur Ursus, n’avait pu détruire sa création et en avait même fait un être unique et précieux. Désormais, Phoenix entend bien régler les comptes avec cet encombrant passé qu’il traîne au plus profond de lui-même. D’abord sous la forme d’un génial pilote de combats aériens, puis directement auprès de ceux qui ont fait de lui cet être là.
Si le premier tome surprenait, positivement, par sa tonalité très policière et son ambiance à la Blade Runner, ce second volet des aventures du simak Phoenix s’inscrit plus dans la démesure biologique du personnage déjà vu dans le Méta-Baron. La séquence inaugurale, à ce titre, donne le ton avec ces transformations aboutissant à un meurtre assez gore (même si Jean-Michel Ponzio ne semble pas franchement à l’aise avec cette séquence, aux corps dessinés de façon assez aléatoire également).
Paradoxalement donc plus classique et attendu, cette suite étonne et séduit moins malgré son aspect plus spectaculaire. Néanmoins Jean-Michel Ponzio propose de belles pages d’ambiance spatiale et de batailles aériennes, servi par son dessin ultra-réaliste et des couleurs numériques bien adaptées à cette ambiance futuriste. Et Jerry Frissen remplit son contrat en apportant une réponse à toutes les interrogations soulevées par le tome 1. En attendant un retour vers la suite des aventures du Méta-Baron.
Ajoutons que, pour ceux qui auraient raté le début, un coffret regroupe avantageusement les deux tomes et permet une lecture plus suivie et dense de l’histoire, estompant l’effet de contraste entre les deux parties.







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