A l’automne, une opération de financement participatif sera lancé en Picardie. Objectif : sortir une revue de bande dessinée bien d’ici, Pierre, papier, chicon. A la manoeuvre, David François et David Périmony. Présentation.

Une revue de bande dessinée picarde, faite par des auteurs picards et parlant de la Picardie. Soit donc le projet du “vivre et travailler au pays” adapté au 9e art.
Par sa dimension et son ancrage régional, le projet s’apparente à celui des Rues de Lyon, journal mensuel de douze pages proposant chaque foi un récit complet en BD sur l’histoire locale. L’idée de dupliquer le concept en Picardie a émergé à la fin de l’année passée chez David François (dessinateur d’Un homme de Joie ou de Briques et de sang) et David Perimony, qui terminait alors son diplôme universitaire de bande dessinée à l’UPJV. Même logique, donc, basée sur un constat similaire: la présence, ici aussi en Picardie, d’un vivier d’auteurs de BD et d’un patrimoine intéressant à faire connaître.
Lafleur et les Rabeats en tête d’affiche pour commencer
En revanche, Pierre, Papier, Chicon (ou PPC) table sur un rythme trimestriel. Chaque numéro devrait faire 32 pages (grand format, couleurs). Avec, à chaque fois, une histoire longue de 16 pages réalisée par un auteur confirmé, suivie d’une histoire plus courte de 6 pages par un jeune auteur. Avec l’idée que la “tête d’affiche” chapote et conseille le débutant…

Le premier numéro – emblématiquement – sera sur Lafleur (dessiné par Fraco) et sur Pinchon, le père (oublié) de Bécassine, traité par David Périmony. Pour le numéro 2, ce sera l’histoire des Rabeats (par David François) et une histoire courte par Emmanuel Beaudry et Raoul Douglas sur la pierre d’Oblicamp. Comme on le voit, l’idée du “patrimoine” est à prendre ici dans une dimension extensive.
Tout pourra être traité: sujets historiques ou contemporains, approche documentaire, BD reportage ou fiction. Et l’auteur a carte blanche, pourvu qu’il évoque un aspect de la Picardie.
Chaque histoire dessinée sera également accompagnée d’une page ou deux resituant le contexte de l’histoire (un peu à la manière de La Revue dessinée). Les textes seront assurés par la blogueuse Camille Picard (un nom qui s’imposait, forcément). L’auteure du blog Moka au milieu des livres aura aussi sa chronique trimestrielle. L’idée est aussi de solliciter d’autres contributeurs, pour un brassage entre BD, graphisme et littérature.
DeS auteurs aux lecteurs en circuit court
L’objectif est aussi de faire tout en circuit court: “Nous voulons nous extraire du circuit traditionnel de l’édition, travailler avec des gens du coin, explique David François. L’imprimeur devrait être d’Abbeville, on démarchera nos partenaires de ventes parmi les libraires indépendants et généralistes picards. Mais on souhaite aussi faire en sorte que l’on trouve la revue en dehors des librairies.”
Et pour aller au bout de la logique, il s’agira aussi d’engager un partenariat actif avec le lectorat. “Si le journal doit exister, ce sera forcément en relation avec le lectorat et les auteurs régionaux“, confirme David François. Cela va déjà se concrétiser par une opération de financement participatif, qui sera lancé en septembre sur la plateforme Ulule (à titre de comparaison, le “modèle” Les rues de Lyon y a récupéré 22 980 euros, pour un objectif de 13 000 euros). Les ambitions picardes seront nettement moindres.
Le tirage est prévu autour de 2000 exemplaires, pour un prix à 6 euros et un objectif de sortie du premier numéro au printemps prochain.
Une existence déjà sur Facebook
En cas de succès (ce qu’on souhaite bien évidemment), le “chicon” pourrait laisser entrevoir une possible extension vers le nord. Ou vers des auteurs ayant vécu ou passé quelque temps à Amiens – comme Alfred qui, à l’époque ou il faisait Abraxas, avait été bluffé par les maisons bancales de Saint-Leu qui lui rappelaient sa série. “Mais au début, ce sera sur la Picardie avec des auteurs vraiment locaux, vivant et créant ici.”
Rendez-vous donc à l’automne pour la première étape participative. D’ici là, on peut déjà adhérer à la page facebook de PPC (qui compte déjà 200 fans).






