Je reviens vers vous, Olivier Tallec. Editions Rue de Sèvres, 56 pages, 14 euros.
Olivier Tallec revient donc. Toujours avec ses dessins pleine page, juste accompagnés d’une courte phrase qui en fait tout le sel. Pleine page et emplis d’un humour absurde et décalé. Variations drolatiques aux inspirations diverses mais, à l’image du dessin de couverture, avec un registre un peu plus grinçant et cruel. En l’occurrence, l’explication du dessin de couv’ est que la petite Zoé, de Neuilly, a sollicité la mort pour régler son compte au Père Noël, qui lui amène des livres plutôt que la console PS4 qu’elle lui demande depuis trois ans !
Le reste est du même ton: une poule décapitée recherche ses lunettes, Jésus est cloué sur sa croix avec deux clous seulement (les pieds ramenés sur les mains). D’autres gags sont plus légers.
L’inspiration vient parfois des contes et légendes, avec un prince charmant – ancienne grenouille, forcément – qui repart gober des mouches avec son “ex”, le loup qui confie au Petit Chaperon rouge son attirance à s’habiller en femme ou deux sirènes déplorant que leur amie après une reconversion en soit à faire tourner des ballons sur son nez comme une otarie… Par ailleurs, la veine animalière est toujours bien présente (entre des mouches collées à un papier tue-mouche et se lisant l’horoscope leur promettant une journée bien remplie et audacieuse, une maman kangourou demandant à son fils de “ranger sa chambre” ou deux escargots tentant de bronzer à la plage).
Pour finir, deux illustrations à l’ambiance “far-west” résument bien l’esprit de ce recueil. D’une part deux indiens observant des signaux de fumée relayant la classique arnaque à la nigériane, d’autre part un père mexicain, au milieu d’un désert de cactus, déplorant que son fils préfère faire des cabanes que de regarder la télé.
Comme pour les deux précédents opus13, ce livre se savoure en picorant par ci-par là, en appréciant les dessins, joliment colorés, avant de savourer les textes qui leur donnent toute leur saveur.
Et, en ce qui nous concerne, Olivier Tallec peut revenir encore quand il veut.






