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L’Ombre du roi.- Paul, jeune séminariste, rejoint les « pères blancs » au Congo pour évangéliser la population locale. Il va en profiter pour retrouver son père. Cet ancien chirurgien devenu un colon prospère est aussi un misanthrope farouchement opposé au système mis en place par le roi Léopold II de Belgique.
Voici donc l’anti Tintin au Congo. Même lieu, grossièrement la même époque, à croire que de l’autre côté de la Méditerranée, le temps n’a pas la même valeur. Mais alors que Tintin, œuvre de commande, était créé pour glorifier la colonisation et le travail des bons pères nous avons ici un autre regard. L’esclavage est interdit mais on implante le travail forcé, on vante la civilisation mais on fabrique des milices dont les trophées sont des mains humaines…
Ce récit double nous montre, en parallèles, l’histoire de Paul et celle de la conquête d’un territoire immense par un homme seul qui n’y mit jamais un pied. Avec des images d’une grande justesse, cette reconstitution historique joue entre exotisme et romanesque. Envoûtant.
Africa Dreams T.1 – L’Ombre du roi, Frédéric Bihel, Maryse et Jean-François Charles. Editions Casterman, 56 pages ; 12,50€.
Casino.- C’est dans le Paris froufroutant de la Belle époque que Madame Georgette tient maison. Elle œuvre avec zèle et diligence à la satisfaction du moindre désir de ses clients et son personnel se montre fort dévoué à la tâche. Et les travaux à accomplir sont propres à faire tourner plus d’une tête. Tenir une maison de plaisirs, n’est pas toujours reposant et Madame Georgette et ses filles doivent souvent se mettre en quatre pour satisfaire ces Messieurs…
Leste, grivois, érotique, pornographique, culotté (sic) c’est Casino ! Casino qui, en italien, veut dire bordel. Si ce livre n’est, bien sûr, pas à mettre entre toutes les mains il permet aussi de montrer que l’amour tarifé n’est pas toujours triste. Publiée, en France, dans les années 70 dans une version expurgée par l’éditeur (la censure avait de grands ciseaux) nous avons, ici, une version intégrale qui n’est pas dépourvue d’humour non plus.
Casino, volume 1, Rubino Ventura & Leone Frollo. Editions Delcourt, 336 pages ; 14,95€






