Ch’Lanchron, le magazine des Picardisants vient de faire paraître un numéro spécial hommage à Charlie Hebdo. Des textes et des dessins. Et tout en picard !
Les Picardisants, aussi, ont été touchés par l’attentat contre Charlie Hebdo.
L’équipe de Ch’Lanchron, la revue de nos amis Jacques Dulphy et Jean-Luc Vigneux (par ailleurs traducteurs émérites d’Astérix, de Tintin et du Petit Nicolas en parler picard), a donc décidé de réaliser un numéro spécial en hommage aux dessinateurs et, plus largement, pour la liberté d’expression. Tant il est vrai qu’à sa manière, Ch’Lanchron est aussi un “journal libre”. Pas satirique ou critique, mais avec une liberté de ton et l’impertinence dans ses gènes. Né dans le bouillonement des journaux lycéens et fanzines des années 70, il a suivi avec modestie mais persistance la route tracée par leurs grands frères comme le premier Charlie Hebdo, comme l’éditorial du numéro l’explique bien.
Symbolique, ce numéro spécial est également tout à fait sympathique. Et très réussi.
Si les textes, en picard, peuvent être parfois un peu difficile à saisir (une astuce: les lire à haute voix, ça devient vite plus limpide), les nombreux dessins qui illustrent le numéro sont eux, bien plus immédiatement perceptibles…
Comme celui de “Gadrouille”, la mascotte du journal dessiné (par Dulphy et Vigneux) devant le monument La Barre, à Abbeville. Bouquet de pissenlit (un “lanchron” en picard) en main, un crayon sous l’autre bras, “il se recueille devant ce monument élevé à l’émancipation de la pensée humaine“. L’heure n’est pas gaie, souligne la présentation du numéro, mise en ligne sur le site du journal. Mais si l’instant est sombre, certains dessins – signés Serdu ou de notre ancien collègue du Courrier picard Jean-Bernard Roussel – ne manquent pas d’humour, ni de drôlerie. Car comme le proclame Ch’Lafleur, le “Guignol” picard, bottant le cul d’un terroriste, il faut “bien boére, bien matcher… pi n’point s’laissier foaire” !
La double page centrale de dessins le confirme fort bien, ainsi que les deux dessins que nous nous sommes permis de reprendre ici le démontrent.
A noter que ce numéro 137 de Ch’Lanchron est offert aux abonnés réguliers de la revue. Et la rédaction a tenu à préciser qu’elle aurait “préféré ne pas avoir à réaliser ces pages“.
Enfonçant le clou, un autre texte de “Gadrouille” avertit les profiteurs ou opportunistes prompts à se faire du fric sur le sang des autres : « Que celui ou celle qui aura l’intention de revendre son exemplaire plus cher qu’il ne vaut, sur internet ou ailleurs, pour gagner de l’argent avec nos larmes vienne me voir : attention à son matricule, il aura affaire à moi ! »







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