Ex nihilo, Jean-François Kierzkowski (scénario), Stéphane Douay (dessin). Editions Pirates, 64 pages, 18 euros.
Le voyage dans le temps est un grand classique. Jean-François Kierzkowski (déjà repéré pour le début de sa stimulante série La suite de Skolem) et Stéphane Douay en proposent une nouvelle variation. Ou plutôt, sept variations en autant d’histoires courtes qui se complètent, au détriment du pauvre Martin Mac Mouche.
En 2045, injustement condamné à mort, ce dernier accepte contre une remise de peine de servir de cobaye pour expérimenter les paradoxes temporels imaginés par une bande de savants, le groupe “Ex Nihilo”, lui-même constitué trente ans plus tôt par un SMS venu de nulle part.
Au fil des élucubrations des savants, Mac Mouche va devoir aller tuer son père, coucher avec sa mère, tester le paradoxe de l’écrivain (en confiant à un écrivain le livre déjà écrit qui l’aura rendu célèbre), vérifier l’existence des boucles temporelles, l’etc. Direction le bar des 12 Bonobos, Maryland, le 18 février 2015. Et, bien sûr, comme dans tout bon récit de SF du genre, les voyages successifs vont passablement dérégler les choses…
Marque de fabrique de cette jeune maison d’éditions Pirates, ce nouvel album (après X ou la suite de Skolem) mixe encore avec bonheur l’esprit de logique scientifique avec une bonne dose d’humour. Au-delà des gags visuels distillés au fils des histoires et d’un ton léger à la Fluide glacial, c’est l’effet d’accumulation qui joue à plein dans la réussite de cet ouvrage, amenant à chaque voyage un élément absurde – mais logique – de plus, tous convergeant vers l’issue prévisible de l’histoire. Belle boucle temporelle qui ramène au début du récit et procure un délicieux vertige plein de drôlerie. Un incontestable moyen de passer du bon temps !






