NSA, tome 1: l’oracle, Thierry Gloris (scénario), Sergio Bleda (dessin). Editions Casterman, 48 pages, 13,80 euros.
Nouveau thriller d’espionnage dans l’univers du renseignement américain.
La NSA se sert d’un autiste pour faire de la prévision géopolitique, après qu’Appolo, diagnostiqué Asperger, a prédit les attentats du 11-Septembre. Mais lorsque sa mère décède, victime d’un accident de la circulation (mais est-ce vraiment un accident?), il se bloque. Pour tenter de lui recréer un équilibre et pouvoir continuer à utiliser ses fulgurantes capacités d’analyse, la NSA recrute alors sa demi-soeur, Oz, flic dans un coin paumé du Dakota du Nord. Tous deux vont se retrouver alors victimes et cibles d’un dangereux et mystérieux complot de grande ampleur…
On en apprend encore de belles, ici, sur la NSA ! L’agence de securité américaine n’a pas franchement la cote et a supplanté désormais, dans les fantasmes anti-impérialistes, la CIA. Ici, si elle n’en sort pas vraiment grandie, elle n’est pas non plus, contrairement à ce que le titre de la série pourrait laisser penser, au coeur du sujet. A l’image du FBI dans X-Files, elle sert surtout de cadre à un thriller qui se centre sur ces personnages centraux. Un couple de héros qui, à l’image de Scully et Mulder, pour continuer dans le parallèle, ont des caractères à la fois forts et singuliers.
Assez rare en bande dessinée, le personnage de l’agent autiste – surdoué mais totalement insensible aux affects – est plutôt bien campé. Et sa relation avec sa demi-soeur – elle aussi bien caractérisée en femme n’ayant pas froid aux yeux – fonctionne fort bien, avec l’usage intelligent de flash-backs qui restituent leur complicité d’enfance. Et si NSA n’est envisagé ici que dans le cadre d’un diptyque, ces deux héros ont le potentiel pour vivre peut-être d’autres aventures.
Car, deuxième bon point de l’album, l’intrigue s’avère captivante et bien menée, entre la découverte intime des personnages et la révélation progressive d’un complot qui se développe comme une mise en abîme (du complot dans le complot) jusqu’à la dernière case, intrigante à souhait. Le style graphique de l’Espagnol Sergio Bleda (illustrateur touche-à-tout, auteur notamment de la série Dolls Killer), avec son trait semi-réaliste soigné (tout comme la mise en couleurs) participe aussi à affirmer la personnalité de l’album.
Reste maintenant à confirmer dans le deuxième volet toutes ces bonnes dispositions.






