A l’occasion du centenaire de la bataille de la Somme, le Courrier picard publie dans son édition spéciale de ce 1er juillet, les quatre premières planches de la Grande Guerre de Charlie. Occasion de faire découvrir, pour ceux qui ne le connaîtrait pas, un pendant britannique à Jacques Tardi.
Au-delà des livres d’histoire, la bande dessinée a su faire partager l’horreur de la Grande Guerre. En France, le nom de Jacques Tardi s’est imposé. Ses poilus agonisants, les boyaux à l’air, ses soldats dans la boue des tranchées demeurent des images marquantes. Le ton est rageur, mais C’était la guerre des tranchées (Casterman, 1993) ou Putain de guerre (Casterman, 2008 à 2013) sont entrés dans le patrimoine. Si les poilus ont acquis cette reconnaissance du 9e art, c’est moins le cas pour les « tommies ». Pourtant, une série pourrait prétendre être le pendant le Tardi : Charley’s War – La Grande Guerre de Charlie – de Pat Mills et Joe Colqhoun. Sans aucune volonté de copier, ces deux auteurs partagent avec le père d’Adèle Blanc-Sec le ton antimilitariste et l’attention particulière aux détails et à la véracité historique.
La saga a été publiée de 1979 à1988 – avec succès – dans un magazine populaire de bande dessinée de guerre, Battle. En 2011, un éditeur français, Laurent Lerner s’est lancé dans l’aventure d’éditer l’intégrale de la série en français. Achevée au printemps, la collection comprend dix tomes, grand format, dos cartonné, papier glacé et copieux dossiers complémentaires.
On a déjà dit ici avec enthousiasme tout le bien que l’on pensait de cette série. On saluera, en plus son éditeur français, qui a gracieusement accepté de faire partager aux lecteurs du Courrier picard le premier épisode des aventures de Charlie. Un épisode de circonstances puisqu’il montre le jeune anglais tricher sur son âge pour pouvoir s’engager dans l’armée de volontaires de Kitchener et passer son baptême du feu pendant la bataille de la Somme !
Et avec ces quatre planches, il est déjà possible de saisir les qualités de l’œuvre et le talent de ses deux auteurs.
Bref une édition spéciale, vraiment spéciale du Courrier aujourd’hui.